Sous le figuier

À l’occasion de la fête de Noël, « transhumances » présente à ses lecteurs « Sous le figuier », un livre de poésies « à l’écoute des psaumes » d’Agnès Gueuret (Le Corridor Bleu, 2014).

 Agnès Gueuret a étudié les psaumes en profondeur. Elle ne prétend pas réaliser une traduction au sens littéral du terme, mais « un exercice de l’esprit et du cœur pour s’accorder » à ce qu’elle a entendu alors qu’elle s’immergeait dans les textes. Il s’agit de transférer le souffle prophétique dans la culture d’aujourd’hui et de faire résonner, dans l’âme de lecteurs de l’ère postindustrielle, les plaintes et les actions de grâce de croyants qui vivaient dans une société agropastorale éloignée de nous par une centaine de générations.

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Un mot clé de ce beau recueil de poèmes est « juste », au double sens musical et éthique.

« Conforte en moi le choix

De l’écoute assidue

Des résonances justes

Qui habitent les êtres

Selon les lois

Posées par toi

Sans que jamais l’on puisse

En sonder la mesure. »

 

 Le juste est celui qui laisse résonner en lui les paroles divines, « cordes et cuivres, touchers et souffles pris dans le rythme et l’harmonie ».

 Le juste est aussi celui qui ne se résigne pas à l’injustice et vit selon les lois de Dieu, à commencer par la fraternité :

 « Tu es proche et voici :

L’injustice triomphe à l’envi sur la terre !

Où es-tu en l’instant où l’humilié

Est muselé sous les rets du pouvoir ?

Où es-tu quand je vois l’émigré retenu entre barreaux et fers

Parce qu’il est sans écrit qui nous dise

Son nom et son pays ? »

 

 Le psalmiste se retire sous le figuier pour étudier et méditer. Mais il ne s’isole pas. Son âme est doublement accordée à la musique de Dieu et à celle, souvent chaotique, de notre monde.

Une réflexion sur « Sous le figuier »

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