Faits et chiffres

 Ne pas faire du bon sens et des opinions communes les seules règles du jugement, en appeler aux faits et aux chiffres, apparaît à beaucoup de nos concitoyens comme une manifestation de pédantisme bobo. Cessez d’écouter France-Info et France Inter ! 

Est-il sûr que nous sommes confrontés à une déferlante de délinquance ? Depuis vingt ans ou dix ans, les homicides, les atteintes aux personnes, les trafics, les cambriolages ou les escroqueries, ont-ils tendance à croître, à rester stables ou à décroître ?

 Imposer des peines de prison plus longues a-t-il vraiment un effet dissuasif sur le crime ou la délinquance ? Ou bien, au contraire, cela produit-il des individus inadaptés à la vie en société, enclins à se réfugier dans les réseaux délinquants qu’ils ont fréquentés en détention ?

Rendre la vie des sans-papiers plus difficile, par exemple en réduisant leur couverture santé ou en n’acceptant pas leurs enfants à l’école découragerait-t-il vraiment les candidats à l’immigration ? Ou bien leurs motivations sont-elles à rechercher dans la guerre, les persécutions ou l’insupportable misère dont ils pâtissent chez eux, quelles que soient les conditions d’accueil dans le pays de destination ?

 Ces questions justifieraient qu’on essaie de quantifier les phénomènes et d’identifier les relations de causalité pour construire des politiques efficaces. Mais il est plus simple et confortable de s’en tenir au « bon sens » et à disqualifier comme incorrigibles « intellos » ceux qui s’attellent à cette tâche difficile.

 

2 réflexions sur « Faits et chiffres »

  1. « Les algorithmes à l’œuvre dans le monde numérique montrent que nos pensées, et ce que décide notre volonté, sont beaucoup plus “standards” que nous ne le pensions. Elles sont facilement prévisibles et manipulables. Il n’en va pas de même pour le cœur.

    . . . nous citerons un personnage de roman, Stavroguine de Dostoïevski (Les démons (1873)). Romano Guardini le décrit comme une incarnation même du mal, car sa principale caractéristique est d’être sans cœur : « Stavroguine n’a pas de cœur, son esprit est donc quelque peu froid et impitoyable, . . . »

    https://www.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/20241024-enciclica-dilexit-nos.html#_ftnref8

  2. MERCI XAVIER ! Pour cette mise au point. Je sais que beaucoup d’entre nous ramons à contre-courant mais il ne faut pas baisser les bras.

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